« Nono » « M'appelle pas comme ça, chieur sur deux pattes. » Le petit garçon de 12 ans rigole et l'observe perdant son rire cristallin, sur son lit d'hôpital « Tu vas pas mourir hein ? » Le jeune garçon de 15 ans baisse la tête puis plante son regard douloureux dans celui de son petit frère « Je ne le laisserai pas faire cela, Ezechiel. Notre géniteur n'est pas assez fort pour m'abattre et je ne t'ai pas assez martyrisé. » Il sourit faiblement et sa main se serre autour de celle de son grand frère « Je veillerai sur toi, Ezechiel. Peu importe où je me trouve, j'ai toujours un œil sur toi, je laisserai rien t'arriver. » « Tu rentreras avec moi ce soir ? » « Non. » « Pourquoi ? » Le jeune garçon se passe une main sur la nuque et fuit le regard de son cadet « Parce que ... Je ne suis pas encore totalement remis. » « Mais tu m'as dit que tu me laisserais jamais seul. » « Bien-sûr, gros bêta va ! Même si on m'envoie à l'autre bout du monde, je me démerderais pour revenir. J'dois être maso pour aimer un chieur comme toi. » Ezechiel lève la main et lui pince le nez « Espèce de sale gosse ! » Noah étouffe un rire « Mais tu l'adore ce sale gosse. Bon, je dois me reposé maintenant ou je risque de me faire taper sur les doigts. » Il se lève prêt à tourner les talons quand il se retourne une dernière fois « Je veux un câlin. » « Bordel, Ezzy', t'as passé l'âge ! Et si tu crois que j'ai envie de câliner un chieur comme toi ! J'ai autre chose à aller câliner si tu vois ce que j'veux dire » « Noah ! » Et il lui décoche ce regard de capricieux presque mouillé auquel il ne sait pas résister et ce depuis qu'ils sont petits. Il râle un peu « T'es chiant avec ton regard à deux balles, tu m'emmerdes. » Il se penche vers lui et le prend dans ses bras avant d'embrasser son frond « Peut-être mais ça marche. » Jubile Ezechiel en appréciant le geste d'affection de son ainé. Ils sont rares mais il sait qu'il l'aime plus que tout et qu'il sera toujours là pour lui. « Ouais ouais, crâne pas trop hein ! Bon file sinon tu vas m'demander de te donner le biberon. » « T'es con, Nono ! » « Je sais. » Il tapote son genou sur la couche de couverture qui le maintiennent au chaud et il tourne les talons à contre cœur. S'il pouvait, il pioncerai avec lui dans cette chambre d'hôpital mais il n'a pas le droit d'être là, il ne devrait même pas être là. Il sort de la pièce et passe sa tête dans l'encadrement de la porte pour le regarder une dernière fois « Je t'aime, Noah, t'es le grand frère le plus génial du monde. » Il acquiesce, un faible sourire aux lèvres « J'aimerais pouvoir en dire autant sur toi mais ça serait mentir ! C'laid. » Il lui fait son regard révolver, Noah éclate de rire et lui fait un clin d’œil « J'ai pas besoin de te le dire, tu le sais déjà. » Il insiste, Ezechiel est ce qui rend Noah plus humain et soigne ses blessures « Dis-le ! Je veux l'entendre. » Il cède comme d'habitude « Je t'aime, Ezechiel Farewell, le petit frère le plus chiant du monde entier. Happy ? » « Très ! Je l'enregistrerai un jour et le ferait écouter à tes potes avec qui tu joues au connard de première. » « Saleté ! Bon, dégage ! » « A demain. » Noah se retourne dans son lit et ferme les yeux alors qu'Ezechiel sort. Les années ont passées depuis cette épisode mais leur relation est toujours la même. Noah est certainement le meilleur à ses yeux. Autant vous dire qu'il lui doit tous mais surtout son éducation car c'est effectivement Noah qui à prit le rôle d'un père et d'une mère à l'âge où il pouvait se charger d'un enfant. C'est à dire seize ans. Il lui a apprit tous ce qu'il savait, tous ce qu'il pouvait lui apprendre et plus encore. Aujourd'hui, même si leurs caractères sont plus ou moins différents, il est le seul qu'Ezechiel respecte étant méchant avec les autres pour qui il n'a aucun intérêt. Pour Noah, Ezechiel est tout: sa vie, son souffle, son âme et j'en passe car il est le président de ses fous rires, son pilier qui soutient son édifice et le ministre de sa santé. Bien sûr, c'est la même chose inversement. Ils feraient tous l'un pour l'autre, se racontant tous et n'importe quoi. Il ne se passe pas un jour sans qu'ils se sentent obligés de se voir, de se serrer l'un contre l'autre... Les séparés ? Ils n'ont jamais été cap'.